DD DORVILLIER
human future dance corps

Untitled landscapes produit une abondance de traces : danses que nous partageons, danses à l'intérieur de nous, diagrammes, écrits, dessins, partitions, enregistrements sonores du terrain, interviews, vidéos, poésie, photographies. Ce sont des matériaux que j’accumule depuis le début du projet en 2021.

 

Le tournage sauvage d'un film sans fin est une stratégie, une manière de répondre au besoin de documenter (et, ce faisant, de resituer le projet), de nous aider à comprendre où nous allons en revenant sur ce que nous avons fait. Le tri, l'édition, la conservation donnent de l'espace et de la visibilité à nos expériences et connaissances accumulées. Le film sans fin vit en tant que potentiel dans un disque dur jusqu'à ce qu'il soit activé par un public (nous ou d'autres) pour les expérimenter et les apprécier.

 

En considérant certaines périodes de travail comme des tournages sauvages d'un film sans fin, nous pouvons suivre, organiser et recomposer les éléments de la recherche, en utilisant des stratégies fictionnelles, une accumulation fragmentaire d'images et d'intrigues réelles, construites ou accidentelles. Le fait d'être sur le plateau dans un contexte de recherche produit une dynamique intense et ludique reposant sur un travail collectif. De nouvelles questions, situations, fictions apparaissent. Considérant le film comme sans fin, nous ne cherchons pas de résolution ou de conclusion. Nous pouvons nous laisser guider par l'intuition pour produire des segments ou des chapitres autonomes.

 

La myriade de liens établis entre nos protagonistes Simone, Gilles et Dracy et les éléments du mouvement, du langage et de la pierre présente autant d'approches et de styles de cadrage, de mise en scène et de montage. Nous pouvons considérer le fait de "faire un film" comme un processus de travail réactif et improvisé, qui crée simultanément des situations et leurs documents. Au fur et à mesure que le travail de recherche créative évolue dans le temps, cette pratique mouvante de la fabulation cinématographique peut être féconde à l'infini, en répondant aux transformations du projet.